Chapel Hill ou le terrorisme de la place de stationnement
Le meurtre de trois musulmans américains dans un immeuble à proximité de l’université de Caroline du Nord ce mardi 10 février n’était pas un meurtre ordinaire, et le criminel n’était pas non plus un voyou ordinaire. Le contexte de la tuerie, le meurtre en lui-même et les réactions des médias et des instances officielles à cet événement horrible est le reflet de tout ce qui ne va pas dans notre pays depuis qu’il a déclenché son interminable « guerre contre le terrorisme », face à un ennemi non déclaré dans la plupart des cas, à savoir l’islam et les musulmans.
Aussi atroce que ce drame puisse être – le meurtre d’un homme et de son épouse, Deah Shaddy Barakat et Yusor Abu-Salha, ainsi que de la sœur de cette dernière, Razan Abu-Salha, commis par un terroriste local, Craig Stephen Hicks – il représente un type de violence qui ne peut que s’inscrire dans un discours plus large émanant des médias et des instances officielles, qui désignent des millions de musulmans innocents, aux Etats-Unis ou dans le reste du monde, comme étant des ennemis ou des terroristes potentiels.
Au cours des dernières années, d’innombrables heures de télévision et un espace infini dans de nombreux médias ont été consacrés à vilipender et diaboliser les musulmans. Les tentatives de ces derniers de se distancier de tout groupement armé ou idéologie et tendance violentes ne leur ont fait aucun bien. Un musulman est suspecté de terrorisme jusqu’à preuve du contraire, a fortiori s’il est un homme basané portant la barbe ou une femme couverte d’un foulard.
Cette déshumanisation a eu pour résultat final le racisme, le profilage racial, les exécutions extrajudiciaires et la guerre. Ce n’était qu’une question de temps avant que la violence n’atteigne les communautés musulmanes théoriquement en sécurité à l’intérieur des Etats-Unis.
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